Joseph Inguimberty
Né à Marseille le 18 janvier 1896, Joseph Inguimberty intègre en 1910 l’École supérieure des beaux-arts de Marseille, puis, en 1913, l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Mobilisé en 1915, il interrompt ses études et réintègre enfin en 1919 les Arts décoratifs dans l’atelier d’Eugène Morand.
Dans les années 1920, Inguimberty effectue un voyage en Europe et séjourne en Belgique, en Hollande, en Espagne, en Italie, en Grèce… Ses sujets de prédilection sont alors liés au labeur du peuple (mineurs, dockers…). Il participe régulièrement à des Salons : la Nationale en 1921, 1922 et 1924 ; le Salon d’automne en 1922 ; le Salon des Tuileries en 1923. Il remporte divers prix (Blumenthal en 1922, la Nationale en 1924) et participe à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes à Paris en 1925.
La même année, Inguimberty postule pour enseigner à l’École des beaux-arts, qui se crée alors à Hanoï. Il est retenu pour le poste de professeur d’arts décoratifs. Malgré la distance qui le sépare de la France au cours des vingt années suivantes, il continue de présenter ses œuvres très régulièrement soit au Salon de la Nationale, soit par la suite au Salon des Tuileries, au Salon d’automne, ou au Salon des artistes provençaux. À Hanoï, présent aux côtés de seize promotions successives d’artistes vietnamiens en devenir, il les guide avec talent et prend ainsi pleinement part à la genèse de l’art moderne vietnamien. Joseph Inguimberty se plaît à dessiner et peindre sur le motif les paysages du Delta, les rizières, ou encore les femmes tonkinoises, en plein air, à l’image de l’école de Barbizon ou des peintres impressionnistes. Il entraîne ses élèves à cette approche totalement novatrice en Indochine. Il leur enseigne l’observation de la nature, magnifique et inépuisable source d’inspiration. Il joue avec la lumière et les couleurs, et simplifie les formes grâce à une certaine souplesse du geste. Il obtient ainsi des œuvres d’une très grande réalité, dont les tonalités dominantes sont le vert, le brun, le bleu et l’ocre.
Très intéressé par l’art de la laque dès son arrivée à Hanoï, Inguimberty l’intègre dès 1927 dans le programme de ses cours à l’École. En 1929, à la suite de l’exposition « Paysages et figures du delta tonkinois » organisée à l’Imprimerie d’Extrême-Orient de Hanoï, plusieurs de ses peintures (parmi la trentaine présentée) rejoignent la collection du Gouvernement général de l’Indochine.
Lors de l’Exposition coloniale de 1931 à Vincennes, il présente trois grandes toiles illustrant des scènes de la vie rurale tonkinoise (Haute-Région, Delta et port de Haïphong).
Victor Tardieu écrit dans un rapport : « Monsieur Inguimberty a donné à l’étude de la laque une impulsion nouvelle et nous avons vu que l’étude de cette matière est appelée à un grand avenir dans notre enseignement. » Peu après, en 1934, ce dernier crée en effet un atelier dédié à l’étude de la laque à Hanoï afin de parfaire son enseignement. Il rappelle Nguyễn Gia Trí, qui avait quitté l’École et qui reprend ainsi son cursus, avec lequel il entretiendra une longue et f idèle correspondance. Cette magnifique amitié artistique dépassera les conflits, les différends politiques, la distance et aussi le temps. Une exposition particulière intitulée « Inguimberty, Tonkin Marseille » lui est consacrée en 1936 à la galerie Charpentier à Paris. En 1946, il revient en France et s’installe à Menton. En 1948, une troisième exposition intitulée « Inguimberty » le met à l’honneur chez Drouant-David, galerie parisienne du Faubourg Saint-Honoré. Il continue de peindre jusqu’à la fin de sa vie et d’exposer dans les galeries, les Salons… Ses sujets d’inspiration deviennent alors plus particulièrement ceux qui s’offrent à son regard, c’est-à-dire les paysages provençaux tels que les calanques de Marseille, l’arrière-pays mentonnais, ou encore les Alpilles. Joseph Inguimberty décède en 1971.
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