Lê Văn Đệ

Originaire de la province de Bên Tre, Lê Văn Đệ naît le 28 août 1906. Le jeune artiste, initié par Huỳnh Đình Tựu, alors directeur de l’école de Gia Định, réussit en 1925 le concours d’entrée de l’École des beaux-arts de l’Indochine. En 1930, Lê Văn Đệ sort major ex aequo de cette première promotion dans la section « peinture ». Reconnu comme particulièrement talentueux par ses pairs et ses professeurs, le peintre obtient une bourse pour se rendre à Paris au moment de l’Exposition coloniale de 1931. Il intègre les Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Jean-Pierre Laurens. Il est récompensé à l’occasion du Salon des artistes français en 1932.

La presse française, indochinoise, et également les échanges épistolaires conservés dans les archives Tardieu, nous tiennent informés de la suite de ses périples. Dans une lettre à Victor Tardieu, Vũ Cao Đàm écrit ainsi : « Paris, le 26 avril 1933, […] Lê Văn Đệ est parti pour l’Italie il y a trois mois. Il vient de m’écrire en me disant qu’il gagne bien sa vie là-bas, et décide de rester encore quelques mois. Tant mieux. »

Son talent est apprécié à Rome et les quelques mois deviennent des années. Lê Văn Đệ est notamment choisi par le Vatican en 1936 pour diriger la création et la décoration des salles asiatiques de l’Exposition mondiale de la presse catholique. Il se convertit au catholicisme et choisit comme nom de baptême « Celso-Leon Francesco ». Il est ainsi le premier artiste vietnamien à être reçu par le pape. Il expose au pavillon pontifical de l’Exposition de Paris en 1937, et fait « une causerie sur l’art en Annam au siège de la Ligue des Missionnaires étudiants de France ». Il ne retournera en Indochine qu’en 1939, après avoir travaillé et exposé avec succès à Paris, Rome, Milan, Naples…

Le lundi 27 mars 1939, un champagne d’honneur est organisé à Saïgon, au siège de la Samipic (Société d’amélioration intellectuelle et physique des indigènes de Cochinchine), à l’occasion du retour d’Europe de son ancien boursier M. Lé-van-Dê.

Pour la défense d’un enseignement artistique d’élites, il se rapproche de Lương Xuân Nhị, Tô Ngọc Vân, Georges Khánh et Trần Văn Cẩn, camarades de classe attachés aux convictions de Victor Tardieu. En 1942, ils fondent ensemble le Farta (Foyer de l’art annamite) dont il est nommé président. En 1943, il expose au Salon Unique à Hanoï. En 1954, il participe à la création d’une École nationale supérieure des beaux-arts à Saïgon, près de l’école de Gia Định. Il en est nommé directeur et y consacre la fin de sa carrière.

Il meurt en 1966 à Saïgon.

Bibliographie : Charlotte Aguttes-Reynier, L’art moderne en Indochine, éditions In Fine, Paris, 2023, p. 248-257.

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