SANYU

Sanyu, de son vrai nom, Chang Yu, naît en 1901, dans la province du Sichuan, en Chine. Son père, peintre animalier spécialisé dans la représentation des chevaux et des lions, lui enseigne les rudiments de son art.
Soutenu financièrement par son frère aîné, Sanyu suit à domicile les enseignements de Zhao Xi, maître calligraphe hautement réputé, et intègre, par la suite, l’Université de Shanghai. Il parfait enfin sa formation grâce à un programme de fin d’études, le menant successivement au Japon, en Allemagne et en France.
Sanyu s’installe à Paris dans les années 1920 et, contrairement à l’immense majorité de ses contemporains, ne regagne pas la Chine. Il pousse ses recherches personnelles dans le cercle parisien dans lequel il se sent davantage stimulé. C’est la raison de la tardive reconnaissance de son œuvre en Asie.
Sortant des cadres traditionnels d’une formation artistique en bonne et due forme, il croque sur le vif les portraits de son entourage, peint à l’huile et à l’aquarelle. Néanmoins, son thème de prédilection demeure le nu auquel il a été initié à l’Académie de la Grande Chaumière, où l’enseignement se fait d’après modèle vivant. Discipline encore peu répandue et acceptée en Chine, la liberté artistique qui règne à Paris ouvre à l’artiste de nouvelles perspectives. Tout son art s’épanouit en un large panel d’esquisses qui, selon la calligraphie traditionnelle chinoise, mettent l’accent sur « l’utilisation subjective des traits pour exprimer l’apparence et l’esprit du sujet » au lieu de simplement reproduire la forme de celui-ci. Ces nus calligraphiés sont le cœur de son œuvre et font l’objet d’efforts jamais relâchés durant les années 20-30. C’est véritablement au cours de cette période que son style s’affermit et se singularise, lui permettant de se débarrasser du carcan traditionaliste chinois pour mener son art aux portes de la modernité.
Alors que certains artistes comme Foujita, travailleur mais également mondain, s’inquiètent de la promotion leur travail, Sanyu, plus humble, s’attache davantage à la recherche de l’excellence technique et esthétique, et à la transcription de la simplicité des sentiments par des lignes toujours plus pures et limpides. Sanyu tombe ainsi progressivement dans l’oubli.
A la faveur des œuvres qui ont ressurgi sur le marché depuis une vingtaine d’années, le talent de Sanyu éclate aujourd’hui au grand jour. Son art est désormais consacré par la critique et les collectionneurs voient en lui la synthèse inégalée de l’esprit des formes entre Orient et Occident.

L’expertise que nous réalisons permet de constater la qualité picturale et technique ainsi que la qualité de conservation d’une œuvre avant de donner un avis sur son intérêt historique et culturel. Un conseil pourra être donné en terme de recherches complémentaires à réaliser et aussi d’estimation, que l’œuvre soit destinée à être vendue aux enchères ou par un autre biais.

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